À l’heure ou les principales compétitions sportives sont ajournées dans ce contexte pesant de crise sanitaire, la pandémie de coronavirus ayant un impact non-négligeable sur la plupart des secteurs ; celui des paris sportifs n’est pas épargné.

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Winamax, Betclic, Parions Sport, Unibet, ZeBet : tous victimes de la crise sanitaire

Les volumes de mises ne trompent pas

Betclic, le bookmaker dont l’application est la plus utilisée en France pour parier a enregistré des volumes de mises improbables le week-end du 14 mars 2020, deux jours avant l’annonce de confinement en France.

« D’habitude, ces ligues ne sont même pas dans le top 10 de nos mises, mais c’est l’effet des reports et annulations dans les sports majeurs que sont pour nous dans cette période les grands Championnats et les Coupes d’Europe de football, le tennis et la NBA. »

Julien Brun, Directeur D’exploitation chez Betclic témoigne au journal L’Équipe le 17 Mars 2020

Par importance de volume de mise, les ligues les plus pariées sur Betclic le week-end pré-confinement :

  • Super League turque
  • Premier League russe
  • Super Liga serbe
  • Division 1 algérienne
  • Primera Division chilienne

Tous dans le même bateau

L’ensemble des opérateurs du marché sont touchés – sans exception. En effet, Winamax, l’autre géant du paris sportif en France a affirmé via ses partenaires RMC et RMC Sport un montant de mises divisé par 5 depuis le début de la crise sanitaire.

Avec une moyenne de sommes pariées autour de 3,5 millions d’euros par semaine, Winamax se voit désespérément déserté. Un week-end normal de compétition sur le marché français c’est presque 10 millions d’euros de sommes pariées sur la plateforme ; tout comme un classico peut générer à lui seul plus de 1 million d’euro de volume.

https://twitter.com/WinamaxSport/status/1240322069927096320

D’autres sports encore en activité se voient bénéficier de cette impossibilité de parier sur ses matchs favoris. Le foot australien a la côté, reste encore à bien comprendre les règles… Le foot Biélorusse se voit lui atteindre des volumes de paris équivalent à un match moyen de Ligue 1.

L’ARJEL affirme : « On est entre 90 et 95% de baisse »

« Si l’on compare avec la même semaine de l’année dernière, on est entre 90 et 95% de baisse« . « On est très très loin de ce que l’on constate en activité normale. » 

Remarque de Charles Coppolani, président de l’ARJEL, l’Autorité de Régulation des Jeux en ligne, interrogé par France Inter le 27 Mars 2020

Pour l’institution, le recours au chômage partiel est inévitable pour la plupart des acteurs du secteur – au moins jusqu’à la reprise des compétitions.

Le poker, seul remède ?

Les tournois de poker en ligne pourraient sauver la mise. En effet, Winamax en tête, cette face du marché des jeux d’argent en ligne ne s’est elle pas arrêtée.

« En France, il y a trois jeux qui sont autorisés en ligne : les paris sportifs, les paris hippiques et le poker et le poker ne souffre pas de cette situation, bien au contraire. Il y a même eu un engorgement de joueurs en ligne le week-end dernier.« 

Remarque de Charles Coppolani, président de l’ARJEL, l’Autorité de Régulation des Jeux en ligne, interrogé par France Inter le 27 Mars 2020

En période normale, l’opérateur Winamax créait environ 10 tournois de poker en ligne de manière quotidienne. Depuis le 16 Mars dernier et l’annonce du confinement, ce sont plus de 4000 tournois tous les jours avec une participation très haute de 10 joueurs ou plus par tournoi. Les parieurs habituels semblent se réunir autour de ce nouveau passe-temps lucratif, et même former des communautés privées s’affrontant là ou elle ne le faisait pas avant.

Le responsable des paris sportifs chez Winamax témoigne :

« On a la chance de proposer les deux activités et le poker atténue bien la baisse complète de l’activité des paris sportifs. Il y a des clients qui n’étaient pas chez nous et qui s’inscrivent depuis quelques jours pour jouer au poker. C’est un loisir d’intérieur donc on attire des gens durant cette période de confinement. »

Remarque de Tristan Guiglini, Responsable des Paris Sportifs chez Winamax, interrogé par France Inter le 27 Mars 2020

Il poursuit également ;

« Il y a notamment une fonctionnalité qui est très à la mode en ce moment, ce sont les tournois privés. Les joueurs ont la possibilité de créer un tournoi avec un mot de passe, d’inviter des amis à eux et de ne jouer qu’avec des gens qu’ils connaissent. C’est une activité socialisante. Avant, on voyait ses amis pour autre chose ou on faisait des parties de poker en physique. En ce moment, on se reporte sur cette activité-là pour continuer à avoir une interaction avec ses amis. » 

Remarque de Tristan Guiglini, Responsable des Paris Sportifs chez Winamax, interrogé par France Inter le 27 Mars 2020

Nouvelles perspectives et nouvelles pratiques sportives pour parier en ligne

L’ARJEL, fait exceptionnel, a lâché du lest sur le marché des jeux d’argent en ligne français. En effet, fait historique, l’Autorité de Régulation des Jeux En Ligne a pris la décision d’élargir le champ des activités sportives autorisées dans le cadre des paris sportifs. On retrouve donc le fameux australian football ainsi que des courses hippiques à travers le monde – qui elles ont encore lieu.

La Française des Jeux l’affirme dans la presse : son activité en 2020 se verra fortement réduite et en décroissance ; contrairement à tout ce qui faisait le modèle économique de ce marché depuis l’apparition des paris en ligne.

Une baisse de plus de 120 millions de son chiffre d’affaires est évoquée, alors qu’un plan d’actions a été déployé en urgence pour essayer de limiter les dégâts significatifs d’une telle baisse de rentabilité…


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